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Le cheval de Troie - Thriller Suggérer par mail
Écrit par Alain MATHIEU et Dominique LEROND   
16-07-2008

Vendredi 26 mai 2006
17 heures 32
Lac du Loch Ness

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Pascal donnait de grands coups d'avirons. Il hurlait haut et fort de vieilles chansons écossaises, apprises la veille. Le lac était violé, la proie remontée. On célébrait la victoire en vrais païens. Chants orgiaques et rasades de whisky. Assis à l'avant, j’essayais péniblement de déboucher une deuxième bouteille de ce foutu breuvage, qui laissait présager de somptueuses migraines. L'énorme poisson reposait au fond de l'embarcation. Cacophonie et joie étaient à leurs paroxysmes.

Le petit port se rapprochait, encastré dans la côte rocailleuse et déchiquetée. La brume s'était dissipée. Le retour au village s'annonçait victorieux…
Soudain, un concert de rugissements de moteurs et de crissements de pneus vint troubler la fête. L'étendue d'eau et la vallée faisaient ricocher les sons, rendant difficile la localisation de leur origine. Ils semblaient venir de l'unique route sinueuse qui surplombait le lac.
Je levai les yeux et reculai instinctivement d’un pas, faisant vaciller la barque. Derrière moi, Pascal s’était tu.

*

Une petite voiture fit voler en éclats la mince rambarde qui séparait la route du surplomb rocheux. Hagards et impuissants, nous regardâmes le véhicule plonger de plus de vingt mètres et tomber tout proche de nous.
La vague énorme qui se dressa lorsque le véhicule percuta l’eau faillit nous faire chavirer.
Cloué sur place par la stupeur, il me fallut plusieurs secondes pour réagir. Je finis par me ressaisir. Je devais tenter quelque chose.
Retirer ma veste et mes bottes. Vite.
Mes bottes me collaient aux chevilles. Je dus m’asseoir sur le banc pour les ôter. L’opération me coûta encore du temps. Enfin pieds nus, je pris place debout à l’avant de la barque pour estimer la distance qui me séparait du point d’impact du véhicule que de larges ondes concentriques marquaient à la surface de l’eau. Quelques dizaines de mètres.
A l’instant où je sautai dans l'eau noire, j’entendis la voix de Pascal.
- Joue pas au con, la flotte est glacée, on y voit rien et on est à demi faits !
Trop tard pour reculer.
Un étau glacial se referma sur moi.
Nageant rapidement en surface, je plongeai à sa verticale. Ma vision était brouillée par l’eau sombre et trouble. Le froid compressait mes tempes et me déchirait la tête.
Cinq mètres de fond, au plus.
Les bulles qui remontaient du véhicule me servaient de guide. J’apercevais maintenant la forme de la voiture qui gisait au fond, les roues en l'air.
La portière du conducteur est juste devant moi.
Je m'arc-boutai sur la poignée. Elle n'opposa pas de grande résistance car la voiture était maintenant totalement remplie d'eau ; les pressions intérieures et extérieures étaient donc les mêmes et s’équilibraient. Une femme se trouvait à la place du conducteur. Le tissu de sa robe ondulait au-dessus de ses jambes, comme flottant en apesanteur. En proie à une panique totale, elle cherchait vainement à s’extraire de son siège, gesticulant dans les nuées de bulles d’air qu’elle ne pouvait s’empêcher d’expirer. Je fus surpris de constater qu’elle avait pu tenir une apnée aussi longue. La seule explication qui me vint à l’esprit fut qu’elle avait respiré l’air emprisonné dans la voiture pendant une grande partie de son immersion. J’étais suffisamment proche de son visage pour y lire la terreur. Bientôt, elle ne pourrait plus retenir son besoin d’inspirer ; ses poumons se gonfleraient malgré elle et se rempliraient d’eau...

(Fin de l'extrait). 


Ce livre est en vente en librairies ou en ligne, sur le site des Editions ABM

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Dernière mise à jour : ( 15-12-2008 )
 
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